Dans l'univers du cinéma, l'or n'est pas qu'un métal précieux, c'est un graal, une métaphore étincelante des succès. Des statues des Oscars aux récompenses des Festivals, l'or symbolise l'excellence, la quête éternelle de gloire et de reconnaissance.
L’or devient un filtre d’attention dans l’abondance du streaming, avec des nouveaux labels “gold”, façon de marquer les titres “haut de gamme”. En creux, c’est aussi l’aveu que tout-n’est-pas-luxe, et que l’or sert à hiérarchiser.
Le cinéma, lui, est l'alchimiste moderne, transformant des histoires en trésors intemporels, captivant des générations entières. Dans cette danse entre lumière et ombre, chaque film est une pépite, chaque réalisateur un chercheur d'or, guettant l’heure dorée pour magnifier les visages de ses acteurs, fouillant dans les profondeurs de l'âme humaine pour en extraire des émotions brutes et scintillantes.
Aujourd'hui, nous célébrons cette quête dorée. Prêts à vivre la fièvre de l’or ?
Le sacre du roi des comédiens
Charlot, reconnaissable entre mille. Chaplin, le maître des artistes. S’il en est un pour symboliser l’excellence, c’est bien lui. Pour célébrer les 100 ans de La Ruée vers l’or, le chef d’oeuvre ressort le 26 juin en version restaurée dans plus de 70 pays, et 250 salles. On l’a découvert le 13 mai 2025, en pré-inauguration du festival de Cannes. Des négatifs 4K jusqu’à la musique réorchestrée, chaque reconstitution est pensée pour restituer l’immédiateté du film de 1925, recréant la manière dont le public de l’époque l’aurait vécu. Un choc esthétique et culturel!
L’opération supervisée par mk2, Cinémathèque de Bologne et L’Immagine Ritrovata, et impliquant plusieurs continents, révèle la puissance de l’héritage Chaplin. Au-delà de l’or narratif de La Ruée vers l’or , c’est bel et bien l’or numérique qui permet de partager, transcender les frontières. Le film est projeté en séance exclusive le 26 juin à 18h dans les UGC, à 20h dans les MK2, à 19h45 au Megarama Arcueil.
Une visite dans son royaume
Installé dans le parc du manoir où Charlie Chaplin a vécu ses 25 dernières années, Chaplin’s World à Vevey (Suisse) est bien plus qu’un musée : c’est une immersion vivante dans l’univers d’un génie du cinéma. Au Studio, on déambule parmi les décors reconstitués de ses films cultes (Les Temps modernes, Le Kid, La Ruée vers l’or…), on découvre ses objets personnels, ses scénarios annotés, ses engagements politiques et ses fulgurances artistiques. Ludique, émouvant, accessible à tous les âges, le parcours mêle vidéos, mises en scène interactives, archives rares et ambiance hollywoodienne. La visite du manoir de Ban permet de ressentir l’intimité de la famille Chaplin. Lors de votre visite, vous serez plongé dans l'atmosphère unique de ce lieu chargé d'histoire, à travers ses différentes pièces qui regorgent de mobilier et d'objets personnels de la famille Chaplin. C’est le seul lieu au monde à réunir l’homme, l’œuvre et le mythe avec autant d’élégance. Incontournable pour les cinéphiles et les curieux. A noter, tous les week-ends de juin, une programmation musicale dans le jardin.
3 pépites pour la fête du cinéma
Du 29 juin au 2 juillet, c’est la Fête du cinéma. 5€ la séance dans toutes les salles de cinéma. Intervistar vous recommande trois films pour ces 4 jours.
Amélie et la métaphysique des tubes
Présenté au Festival de Cannes 2025 et couronné du Prix du Public à Annecy 2025, Amélie et la Métaphysique des tubes est un bijou d’animation. Réalisé par Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, ce récit initiatique plonge dans les premières années de la romancière Amélie Nothomb, entre philosophie, humour et souvenirs japonais. Visuellement inventif, profondément touchant, le film donne vie au regard singulier d’un bébé persuadé d’être Dieu. On suit ensuite le compagnonnage magnétique d’Amélie avec sa nounou Nishio-san. Un conte existentiel, à la fois drôle et bouleversant, qui parle d’éveil, d’identité et de mélange des cultures. À ne pas manquer.
Pour rencontrer les équipes, venez aux dernières avants-première: le 23 juin, au Ciné Manivel à Redon à 20h10, ainsi qu’au cinéma de la Cité à Angoulême, en présence de l'équipe du studio 2 Minutes qui a produit et fabriqué une partie du film à Angoulême. Le 24 juin, au Cinéma Arvor à Rennes à 20h15 en présence de la réalisatrice @mailysvallade, de la productrice @c_la_combe et de l’équipe bretonne.
La soif du mal
Pour la première fois sur grand écran en 4K, à partir du 25 juin, La Soif du mal d’Orson Welles revient dans sa version reconstructed, fidèle au montage originel imaginé en 1958 par Welles dans son mémo de 58 pages. Cette restauration, supervisée par Walter Murch en 1998, redonne vie à la vision initiale du réalisateur, souvent altérée par les studios. L’image 4K sublime le fameux plan-séquence d’ouverture, restaure les contrastes et les textures en noir et blanc, tandis que l’audio retrouve une clarté et une profondeur inédites. C’est une offrande cinématographique rare : restaurer Welles, c’est rendre à ce monument sa voix et son souffle originels. À voir absolument pour tous les amateurs d’une version plus pure, plus puissante, pour découvrir un polar hyper contemporain sur la corruption.
Vous pourrez retrouver La Soif du mal notamment au cinéma d’Arvor à Rennes, au Champo à Paris à partir du 25 juin, ainsi qu’au Louxor (Paris) le 29 juin et au Sélect (Antony) les 3, 6 et 7 juillet. Au Mac Mahon, il sera accompagné d’une rétrospective Orson Welles.
Mamie-sitting
Comment oser affronter sa mère âgée et dépendante quand on est un fils dévoué comme Edward, un romancier gay célibataire qui signe son premier succès? La solution : récupérer trois autres grands-mères! Tel est le pitch de Mamie-sitting de Darren Thornton que vous pourrez voir en avant-première au MK2 Odéon le 1er juillet à 19h30, suivi d’une conférence avec le philosophe Maxime Rovère sur le thème « Que doit-on à nos mères ? ». Les dialogues taillés et l’irrésistible esprit de ces aînées insufflent un charme vif et évitent tout sentimentalisme au film qui explore avec nuance la solidarité et les tensions intergénérationnelles. Idéal pour qui cherche une comédie à la fois douce-amère et vivifiante.
F1 est-il sur le podium des films de courses?
F1, sort ce mercredi en salles. Faut-il aller le voir ou pas? L’avis de notre chroniqueur Nicolas Bellet:
Avec F1, Joseph Kosinski (Top Gun : Maverick) signe un film visuellement bluffant -caméras embarquées, travail sonore démentiel, image magnifique- , mais narrativement tiède. Le résultat est donc assez bancal. On y suit Ruben (Javier Bardem), à la tête d’une écurie de Formule 1 en difficulté, et Sonny Hayes (Brad Pitt) ex-pilote des années 90, recruté pour épauler un jeune prodige de la F1. On est scotché par les nombreuses scènes de course immersives, mais pas vraiment concerné. Hélas, l’émotion reste dans les paddocks. Brad Pitt fait le job, mais son rôle de “mentor cassé, mais attachant” a été déjà mille fois vu. Notamment dans l’excellent La castagne de George Roy Hill (1977) avec lequel F1 partage d’ailleurs beaucoup de points communs. Finalement, n’est pas Paul Newman qui veut…
L’âge d’or au Festival de Biarritz
A Biarritz, le festival Nouvelles Vagues célèbre la jeunesse du 24 au 29 juin, avec en compétition officielle, une majorité des premiers films que départagera un . jury composé d’artistes de moins de 35 ans. Parmi les séances emblématiques du Festival, on retiendra un des meilleurs films sur la jeunesse, à savoirThe virgin suicides de Sofia Coppola, présenté par la réalisatrice elle-même, invitée d’honneur de cette édition, comme Keira Knightley et Vincent Lacoste. On ne manquera pas la soirée d’ouverture, Nouvelle Vague de Richard Linklater, en présence du réalisateur et des comédiens. Et la projection du making of du tournage de Nouvelle Vague (réalisé par Lucie Saada) suivi d’une rencontre avec Richard Linklater le lendemain matin. Bref, un programme riches en rencontres et varié qui met l’accent sur les nouveaux talents: on adORe.
Nuits en or
Derrière ce titre, Les Nuits en Or, se cache un tour du monde inédit des meilleurs courts-métrages primés. Organisé par l’Académie des César, il permet de découvrir gratuitement un programme de 32 courts-métrages, à l’UGC Odéon (Paris) les 26 et 27 juin. La séance du jeudi 26, à 19h30, sera suivie d’un question-réponse de Manon Messiant, la productrice de Beurk ! de Loïc Espuche, César du Meilleur court-métrage d’Animation. On y suit Léo, 7 ans, en vacances en camping, entouré d’un groupe d’amis qui s'écrient “Beurk !”, chaque fois qu’ils voient deux personnes s’embrasser.
A travers la France,- le 27 juin au Planet’Ciné à Alençon et au Lumière Bellecour à Lyon, le 28 juin Moulin à café à Ravine des Cabris (La Réunion) et au cinéma de La Maison du Peuple à Saint-Claude, le 30 juin au Diagonal Capitole de Montpellier - , vous pourrez retrouver six de ces pépites : Beurk ! , Les fiancées du sud (César du Documentaire), L’homme qui ne se taisait pas (César Fiction), Madeleine (Canada), Plevel (République Tchèque) et Side A : A summer Day (Taïwan).
Derrière l’or de la création
3 questions à Thomas Lévy-Lasne, le peintre qui fait dialoguer les arts.
Il initie un nouveau rendez-vous du Forum des Images où les artistes qui produisent des images se rencontrent. Première le 23 juin à 19h avec Françoise Pétrovitch et Justine Triet.
Vous êtes peintre, qu’est-ce qui vous a donné envie de donner la parole aux autres?
Sur twitch et sur ma chaîne Youtube Les apparences, j’aime interrogé les peintres contemporains. Je pose souvent des questions plus concrètes que les journalistes parce que je connais le milieu et je sais comment se fabrique une oeuvre. On a jamais eu autant d’images mais aussi peu d’explications. Le directeur général du Forum des Images, Claude Farge, m’a contacté pour prolonger ce dialogue en salle. On y parle d’image en faisant parler les faiseurs.
Pourquoi avez-vous choisi de mettre face à face Justine Triet et la peintre Françoise Pétrovitch?
Je connait Justine depuis très longtemps. J’ai d’ailleurs co-écrit le scénario de Victoria. Je savais qu’elle aimerait mettre en avant la fabrique des images. Elle viendra avec trois extraits pour nous en révéler les coulisses. Elle ne connaissait pas Françoise, même si elle appréciait son travail. Avec elle, on apprendra comment on fait une lithographie et on comprendra mieux le process de la peinture.
Qu’est-ce qu’elles ont en commun?
Le fait d’accepter les échecs. On ne parle pas assez de la loose, mais c’est essentiel en art. Je présente un extrait vidéo de Françoise qui galère. Justine nous parlera d’un documentaire qu’elle a tourné au Brésil, Des ombres dans la maison, sur les travailleurs sociaux à Sao Paolo, auquel elle a consacré plusieurs années de sa vie et qui n’a eu aucun écho.
La rencontre sera ensuite diffusée sur la chaîne de Thomas Lévy-Lasne ainsi que sur celle du Forum des Images. L’avenir du Forum est de nouveau menacé avec des coupes budgétaires drastiques exigées par la tutelle, La Ville de Paris. Pour soutenir ce lieu exemplaire à la programmation éclectique, signez la pétition.
Palme d’Or
Dans le cadre d’Avant-premières !, 28 films, issus notamment des différentes sélections du festival de Cannes 2025, seront présentés dans 28 cinémas indépendants parisiens, du 1er au 10 juillet. Il y aura notamment Sirat en présence d’Olivier Laxe et du comédien Sergi Lopez au Max Linder, Nino en présence de Pauline Loquès à l’Epée de Bois, et Dites-lui que je l’aime en présence de Romane Bohringer au Majestic Bastille. Et bien évidemment, la dernière Palme d’or en date : Un simple accident de Jafar Panahi à 20h à L’Arlequin, présentée par Juliette Binoche (sous réserve) pour clôturer ce festival. Attention, les places partent vite!